La traduction française du Trône de Fer

II. L’archaïsation du récit

Dans l’article précédent, j’ai présenté les principales caractéristiques de l’écriture de George R.R. Martin ainsi que les enjeux que comportent la traduction de son œuvre. Nous avons également vu que les reproches adressés à Jean Sola, le premier traducteur, est qu’il a délibérément archaïsé le texte et qu’il s’est accordé une trop grande liberté, ce qui revient en un sens à trahir l’auteur.

Or, s’il est vrai que les traducteurs sont bel et bien des auteurs (ce que certains ont hélas tendance à oublier), ils ne sont auteurs « que » d’une traduction, et non de l’œuvre originale. Un bon traducteur, par définition, est celui dont le travail passe inaperçu à la lecture. Il doit savoir se fondre dans le texte comme une ombre, copier le ton et l’esprit à l’identique, ou du moins dans la mesure du possible.

paysage enneigé game of thrones

Dans l’article précédent, j’ai présenté les principales caractéristiques de l’écriture de George R.R. Martin ainsi que les enjeux que comportent la traduction de son œuvre. Nous avons également vu que les reproches adressés à Jean Sola, le premier traducteur, est qu’il a délibérément archaïsé le texte et qu’il s’est accordé une trop grande liberté, ce qui revient en un sens à trahir l’auteur.

Or, s’il est vrai que les traducteurs sont bel et bien des auteurs (ce que certains ont hélas tendance à oublier), ils ne sont auteurs « que » d’une traduction, et non de l’œuvre originale. Un bon traducteur, par définition, est celui dont le travail passe inaperçu à la lecture. Il doit savoir se fondre dans le texte comme une ombre, copier le ton et l’esprit à l’identique, ou du moins dans la mesure du possible.

paysage enneigé game of thrones

Dans l’article précédent, j’ai présenté les principales caractéristiques de l’écriture de George R.R. Martin ainsi que les enjeux que comportent la traduction de son œuvre. Nous avons également vu que les reproches adressés à Jean Sola, le premier traducteur, est qu’il a délibérément archaïsé le texte et qu’il s’est accordé une trop grande liberté, ce qui revient en un sens à trahir l’auteur.

Or, s’il est vrai que les traducteurs sont bel et bien des auteurs (ce que certains ont hélas tendance à oublier), ils ne sont auteurs « que » d’une traduction, et non de l’œuvre originale. Un bon traducteur, par définition, est celui dont le travail passe inaperçu à la lecture. Il doit savoir se fondre dans le texte comme une ombre, copier le ton et l’esprit à l’identique, ou du moins dans la mesure du possible.

paysage enneigé game of thrones

Une traduction, c’est un peu comme une fine couche de neige qui vient se déposer sur un sol rocailleux : on voit bien que l’aspect du paysage a changé, puisque la langue n’est plus la même, mais on le reconnaît tout de même. La neige n’a fait qu’épouser les moindres reliefs, les moindres aspérités du sol. Elle n’a pas créé ou effacé des éléments, elle n’a pas transformé le lieu. Peut-on en dire de même pour la traduction de Jean Sola ?

Intéressons-nous dans un premier temps à l’archaïsation du récit, avec quelques uns des exemples que j’ai cités dans mon mémoire :

Gared did not rise to the bait. He was an old man, past fifty, and he had seen the lordlings come and go.

Gared était trop vieux pour relever la pique. En avait-il vu défiler, depuis cinquante ans et plus, de ces petits seigneurs farauds !

Gared did not rise to the bait. He was an old man, past fifty, and he had seen the lordlings come and go.

Gared était trop vieux pour relever la pique. En avait-il vu défiler, depuis cinquante ans et plus, de ces petits seigneurs farauds !

Dans ce premier extrait, « rise to the bait » signifie littéralement “mordre à l’hameçon”. Même si l’on aurait pu s’attendre à lire seulement « Gared ne releva pas la pique. », ce passage est plutôt bien traduit, et la fusion des deux phrases aurait pu être judicieuse si elle n’était pas suivie par un contresens. C’est pourtant le cas : « he was […] past fifty » et « depuis cinquante ans et plus » n’ont pas du tout le même sens. Il est impossible que le personnage ait vu défiler des petits seigneurs depuis cinquante ans et plus, puisqu’il a seulement dépassé cinquante ans d’âge. Si l’on prend la traduction au mot près, soit Jean Sola suggère ici que Gared a déjà vu défiler des petits seigneurs depuis sa plus tendre enfance, ce qui paraît peu probable étant donné que la Garde de Nuit est composée d’hommes adultes, ou soit Gared a au moins soixante-dix ans, pour avoir pu voir défiler des petits seigneurs pendant une cinquantaine d’année. Cette seconde possibilité est démentie par le texte original. Ainsi, par souci d’enjoliver le texte français, Jean Sola a commis un contresens.

livre illustration traduction

Par ailleurs, la traduction de « he had seen the lordlings come and go » par « En avait-il vu défiler […], de ces petits seigneurs farauds ! » est aussi discutable : tout d’abord, Jean Sola aurait pu se contenter de rester plus proche de la syntaxe originale en traduisant par « il en avait vu défiler, des petits seigneurs. » Le rajout de l’adjectif « faraud » ne semble pas indispensable étant donné qu’aucun adjectif n’est rattaché à « lordlings » en anglais. 

De plus, le terme « faraud » est de nos jours très rarement employé, pour ne pas dire jamais. Selon le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL), il signifie « personne infatuée d’elle-même, en particulier homme qui se donne des airs avantageux auprès des femmes. » Or, il existe bien d’autres adjectifs traduisant cette idée qui seraient bien plus compréhensibles par un lectorat du XXIe siècle : fanfarons, prétentieux, arrogants, fiers, suffisants, vaniteux, etc. Le choix de ce terme s’inscrit donc clairement dans la dynamique de médiévalisation de l’œuvre, au détriment de la compréhension du récit et de la fidélité vis-à-vis du texte source.

Voici un second exemple :

Ser Waymar Royce was the youngest son of an ancient house with too many heirs. He was a handsome youth of eighteen, grey-eyed and graceful and slender as a knife.

Dernier-né d’une ancienne maison trop riche en rejetons, ser Waymar Royce était un beau jouvenceau dont les dix-huit ans arboraient, outre force grâces et des yeux gris, une sveltesse de fleuret.

Ser Waymar Royce was the youngest son of an ancient house with too many heirs. He was a handsome youth of eighteen, grey-eyed and graceful and slender as a knife.

Dernier-né d’une ancienne maison trop riche en rejetons, ser Waymar Royce était un beau jouvenceau dont les dix-huit ans arboraient, outre force grâces et des yeux gris, une sveltesse de fleuret.

Ici, nous pouvons constater que le respect de la construction du récit n’est pas la priorité de Jean Sola, puisque les deux phrases pourtant relativement longues du texte source ont été fusionnées en une seule. La fusion des phrases est l’un des reproches que l’on peut faire à la traduction de Jean Sola, mais j’aborderai ce sujet plus tard.

Hormis ce détail, la traduction de « a handsome youth » par « un beau jouvenceau » convient bien au ton du récit malgré l’éloignement opéré par rapport au terme original. Contrairement à d’autres termes contribuant à la médiévalisation du récit, ce dernier est encore souvent employé de nos jours lorsque le contexte s’y prête, et n’est donc pas compliqué à comprendre. En revanche, le passage « dont les dix-huit ans arboraient, outre force grâces et des yeux gris » est de toute évidence exprimé de manière trop complexe par rapport à la version originale.

Nous pouvons également émettre une objection vis-à-vis du le choix du terme « fleuret ». En effet, si l’expression est en soi assez belle, il convient de rappeler que le fleuret n’apparaît dans notre monde qu’au XVIe siècle, soit en pleine Renaissance, alors que l’univers du Trône de Fer se situe dans un univers bien plus proche du Moyen‑Âge. On peut donc dire qu’il s’agit d’un anachronisme, même s’il est toujours délicat d’employer de tels qualificatifs dans le cas des œuvres de fiction. Le mot « couteau » ou « épée » aurait été plus approprié. Une épée étant plus longue et élancée qu’un couteau, ce terme semble convenir davantage. Le choix de ne pas traduire « knife » par « couteau » est donc tout à fait légitime, mais le terme choisi à la place n’est à mon sens pas le plus judicieux. Étant donné que l’adjectif « slender » peut se traduire de différentes manières, comme « mince », « svelte », « élancé », les alternatives ne manquent pas. Voici la traduction que je propose :

« Ser Waymar Royce était le dernier né d’une ancienne maison qui avait donné bien trop d’héritiers. C’était un beau jeune homme de dix-huit ans, aux yeux gris et fort gracieux, dont l’allure élancée (ou svelte) rappelait (ou n’était pas sans rappeler) celle de la lame d’une épée. »

Le vocabulaire que j’ai choisi d’employer est certes moins recherché que celui de la traduction officielle, mais l’ensemble me paraît plus proche du ton voulu par George R.R. Martin.

épée sur bannière

Nous pouvons également émettre une objection vis-à-vis du le choix du terme « fleuret ». En effet, si l’expression est en soi assez belle, il convient de rappeler que le fleuret n’apparaît dans notre monde qu’au XVIe siècle, soit en pleine Renaissance, alors que l’univers du Trône de Fer se situe dans un univers bien plus proche du Moyen‑Âge. On peut donc dire qu’il s’agit d’un anachronisme, même s’il est toujours délicat d’employer de tels qualificatifs dans le cas des œuvres de fiction. Le mot « couteau » ou « épée » aurait été plus approprié. Une épée étant plus longue et élancée qu’un couteau, ce terme semble convenir davantage. Le choix de ne pas traduire « knife » par « couteau » est donc tout à fait légitime, mais le terme choisi à la place n’est à mon sens pas le plus judicieux. Étant donné que l’adjectif « slender » peut se traduire de différentes manières, comme « mince », « svelte », « élancé », les alternatives ne manquent pas. Voici la traduction que je propose :

épée sur bannière

« Ser Waymar Royce était le dernier né d’une ancienne maison qui avait donné bien trop d’héritiers. C’était un beau jeune homme de dix-huit ans, aux yeux gris et fort gracieux, dont l’allure élancée (ou svelte) rappelait (ou n’était pas sans rappeler) celle de la lame d’une épée. »

Le vocabulaire que j’ai choisi d’employer est certes moins recherché que celui de la traduction officielle, mais l’ensemble me paraît plus proche du ton voulu par George R.R. Martin.

J’aimerais encore vous présenter deux derniers extraits, qui, je le pense, comptent parmi les plus représentatifs de l’archaïsation du récit effectuée par Jean Sola :

“Bet he killed them all himself, he did ”, Gared told the barracks over wine, “ twisted their little heads off, our mighty warrior. ” They had all shared the laugh.

« Comment, non ? se gaussait Gared, au cours des beuveries du camp, si fait ! toutes ces bestioles, il les a tuées de ses propres mains, notre puissant guerrier… Leurs petites têtes, couic, arrachées d’un tour de main. » S’en était-on claqué les cuisses, avec les copains !

“Bet he killed them all himself, he did ”, Gared told the barracks over wine, “ twisted their little heads off, our mighty warrior. ” They had all shared the laugh.

« Comment, non ? se gaussait Gared, au cours des beuveries du camp, si fait ! toutes ces bestioles, il les a tuées de ses propres mains, notre puissant guerrier… Leurs petites têtes, couic, arrachées d’un tour de main. » S’en était-on claqué les cuisses, avec les copains !

Dans cet exemple, la différence entre le texte original et la traduction est si frappante que l’on peut se demander s’il ne s’agit pas d’une réécriture plutôt que d’une traduction. L’exclamation « Comment non ? […] si fait ! » ne figure pas dans le texte source et donne l’impression d’être tout droit sortie du siècle dernier. On aurait pu s’attendre à une traduction plus proche, comme par exemple :

« J’parie qu’il les a toutes tuées lui‑même, ça pour sûr, racontait Gared à ses frères en garnison autour d’un vin. Il leur a tordu le cou, notre puissant guerrier… ”. Cela les avait tous bien fait rire. »

L’absence de majuscule après le point d’exclamation n’est pas une erreur, car il est effectivement possible de se passer de majuscule lorsque l’on considère qu’un point d’exclamation ou un point d’interrogation fait office de virgule, mais l’usage de cette règle décroît de plus en plus dans la littérature moderne, ce qui renforce la sensation de lire un texte ancien.

Le verbe « se gausser », qui signifie « plaisanter » ou « se moquer ouvertement » est une nouvelle liberté prise par le traducteur afin d’archaïser le texte. Et même s’il reste compréhensible, il n’est pas nécessaire étant donné que le verbe qu’il est censé traduire est tout simplement « told ». George R.R. Martin imaginait peut-être le personnage affirmer ses dires d’un ton convaincu, voire méprisant. La neutralité de ce verbe indique néanmoins qu’il ne cherchait pas à mettre l’accent sur un trait d’humeur en particulier. À l’inverse, la traduction de Jean Sola ne laisse pas le loisir aux lecteurs français d’imaginer ce qu’ils souhaitent, et impose à leurs yeux le visage d’un homme moqueur qui n’existe pas forcément dans la version originale.

Et enfin, traduire « They had all shared the laugh. » par « S’en était-on claqué les cuisses, avec les copains ! » est réellement surprenant, car extrêmement éloigné du texte source. L’expression « claqué les cuisses » et le terme « copains » détonnent d’ailleurs fortement avec le reste du récit qui tend généralement vers un registre plus soutenu, et non l’inverse. De plus, il donne l’impression qu’une personne en particulier raconte ce passage, comme s’il avait pris part à la scène et se souvenait d’un bon moment passé, alors que la narration du texte source ne fait que décrire, sans prendre aucun point de vue particulier.

There were times, not many but a few, when Jon Snow was glad he was a bastard. As he filled his wine cup once more from a passing flagon, it struck him that this might be one of them. He settled back in his place on the bench among the younger squires and drank.

Ainsi qu’il lui advenait parfois à l’improviste, mais de loin en loin, le sentiment de sa bâtardise enchanta soudain Jon Snow comme il tendait derechef sa coupe à une servante puis reprenait sa place au banc des jeunes écuyers.

There were times, not many but a few, when Jon Snow was glad he was a bastard. As he filled his wine cup once more from a passing flagon, it struck him that this might be one of them. He settled back in his place on the bench among the younger squires and drank.

Ainsi qu’il lui advenait parfois à l’improviste, mais de loin en loin, le sentiment de sa bâtardise enchanta soudain Jon Snow comme il tendait derechef sa coupe à une servante puis reprenait sa place au banc des jeunes écuyers.

carafe de vin type game of thrones

Dans ce dernier extrait, où trois phrases se retrouvent une fois encore converties en une seule, il est aussi évident que la traduction est à la fois archaïsée et complexifiée. En effet, tout dans cette version française est éloigné du texte source, le plus flagrant étant la traduction de « he was a bastard » par « le sentiment de sa bâtardise ».

En outre, « une servante » a été rajoutée dans la traduction, alors que le texte source ne fait mention que d’un « passing flagon » (litt. « une carafe qui passe », probablement de main en main à table). Le terme « derechef » que l’on trouve ici est régulièrement employé dans ce premier volume, à l’instar d’autres termes contribuant à l’archaïsation du récit, tels que « soeurette » pour « sister » et « frérot » pour « brother » que l’on retrouve de nombreuses fois dans le roman.

Les exemples de ce genre ne manquent pas dans le premier tome, comme la traduction de « frightened boy » par « un bambin perclus d’effroi », ou encore « What have we fought for, if we are to put all back as it was before? » par « A quoi bon nous être battus, s’il faut nous retrouver Gros-Jean comme devant ? », mais je crains de perdre plus d’un lecteur si je m’étale davantage sur le sujet. Cependant, n’hésitez pas à me laisser un commentaire ou à me contacter si vous souhaitez en apprendre davantage ou obtenir les références exactes de ces citations. Mon mémoire ne compte pas moins de soixante-deux pages, il est donc bien plus fourni en exemples que le condensé que je vous propose à travers ces articles.

Pour conclure cette seconde partie, je peux dire ceci : la plume de Jean Sola est riche et élaborée, nous ne pouvons lui retirer cela. Néanmoins, nous avons bien vu grâce à ces quelques exemples qu’il s’est également permis d’archaïser ouvertement le récit à de nombreuses reprises. J’aurais aimé pouvoir vous dire qu’il suivait certaines consignes éditoriales, mais hélas, mes longues recherches ne m’ont pas permis d’obtenir de renseignements là-dessus. Je dois d’ailleurs avouer que cela reste une grande frustration pour moi. (Si quelqu’un sait quoi que ce soit, qu’il se manifeste…)

Dans le prochain article, je vous parlerai de l’autre reproche que beaucoup ont adressé à la traduction de Jean Sola : sa trop grande prise de liberté. Nous avons déjà pu constater que l’archaïsation du récit en est une, mais elle n’est malheureusement pas la seule. 

Les exemples de ce genre ne manquent pas dans le premier tome, comme la traduction de « frightened boy » par « un bambin perclus d’effroi », ou encore « What have we fought for, if we are to put all back as it was before? » par « A quoi bon nous être battus, s’il faut nous retrouver Gros-Jean comme devant ? », mais je crains de perdre plus d’un lecteur si je m’étale davantage sur le sujet. Cependant, n’hésitez pas à me laisser un commentaire ou à me contacter si vous souhaitez en apprendre davantage ou obtenir les références exactes de ces citations. Mon mémoire ne compte pas moins de soixante-deux pages, il est donc bien plus fourni en exemples que le condensé que je vous propose à travers ces articles.

Pour conclure cette seconde partie, je peux dire ceci : la plume de Jean Sola est riche et élaborée, nous ne pouvons lui retirer cela. Néanmoins, nous avons bien vu grâce à ces quelques exemples qu’il s’est également permis d’archaïser ouvertement le récit à de nombreuses reprises. J’aurais aimé pouvoir vous dire qu’il suivait certaines consignes éditoriales, mais hélas, mes longues recherches ne m’ont pas permis d’obtenir de renseignements là-dessus. Je dois d’ailleurs avouer que cela reste une grande frustration pour moi. (Si quelqu’un sait quoi que ce soit, qu’il se manifeste…)

Les exemples de ce genre ne manquent pas dans le premier tome, comme la traduction de « frightened boy » par « un bambin perclus d’effroi », ou encore « What have we fought for, if we are to put all back as it was before? » par « A quoi bon nous être battus, s’il faut nous retrouver Gros-Jean comme devant ? », mais je crains de perdre plus d’un lecteur si je m’étale davantage sur le sujet. Cependant, n’hésitez pas à me laisser un commentaire ou à me contacter si vous souhaitez en apprendre davantage, ou obtenir les références exactes de ces citations. Mon mémoire ne compte pas moins de soixante-deux pages, il est donc bien plus fourni en exemples que le condensé que je vous propose à travers ces articles.

Pour conclure cette seconde partie, je peux dire ceci : la plume de Jean Sola est riche et élaborée, nous ne pouvons lui retirer cela. Néanmoins, nous avons bien vu grâce à ces quelques exemples qu’il s’est également permis d’archaïser ouvertement le récit à de nombreuses reprises. J’aurais aimé pouvoir vous dire qu’il suivait certaines consignes éditoriales, mais hélas, mes longues recherches ne m’ont pas permis d’obtenir de renseignements là-dessus. Je dois d’ailleurs avouer que cela reste une grande frustration pour moi. (Si quelqu’un sait quoi que ce soit, qu’il se manifeste…)

Dans le prochain article, je vous parlerai de l’autre reproche que beaucoup ont adressé à la traduction de Jean Sola : sa trop grande prise de liberté. Nous avons déjà pu constater que l’archaïsation du récit en est une, mais elle n’est malheureusement pas la seule. 

Dans le prochain article, je vous parlerai de l’autre reproche que beaucoup ont adressé à la traduction de Jean Sola : sa trop grande prise de liberté. Nous avons déjà pu constater que l’archaïsation du récit en est une, mais elle n’est malheureusement pas la seule. 

* * *

P.S. : Je tiens par avance à préciser que le but de mon mémoire était de m’intéresser de près à la traduction du Trône de Fer dans ce qu’elle a de plus concret, et non de critiquer bêtement le travail de Jean Sola. Aussi controversé soit-il, il comporte également des réussites remarquables que j’ai pu relever dans mon mémoire et que je présenterai dans un prochain article.

À suivre… 

2 réflexions sur “La traduction française du Trône de Fer – ep.2”

  1. Le traducteur est un traître… Franchement, en lisant les passages cités, je ne suis pas loin de penser qu’il s’agit d’une « adaptation » ou une réécriture plutôt que d’une traduction…

    1. Traître est un bien grand mot, le travail de traduction de Jean Sola sur les noms propres, noms de lieux et autres est remarquable, mais je n’en ai pas encore parlé. Par contre, c’est vrai qu’il s’est octroyé trop de libertés à mon avis sur le style, et ça a parfois empiété sur le fond (comme avec les contresens). Mais il y a un éditeur et des correcteurs derrière qui ont approuvé ces choix aussi, il ne faut pas l’oublier. C’était peut-être même une consigne éditoriale, rendre la série plus « moyenâgeuse », et Jean Sola a dû s’y plier. Je regrette qu’il ne soit plus de ce monde, j’aurais aimé pouvoir lui poser des questions !

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